Le Temps de la passion by Brooke Lauren & Ferrier Bertrand

Le Temps de la passion by Brooke Lauren & Ferrier Bertrand

Auteur:Brooke, Lauren & Ferrier, Bertrand [Brooke, Lauren & Ferrier, Bertrand]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782266146333
Google: 3KE6PQAACAAJ
Éditeur: Pocket Jeunesse
Publié: 2006-07-06T04:00:00+00:00


10

Philippa von Bayer les attendait sur le seuil de son domaine.

« Domaine » était bien le mot. Non loin du pied de la Crête de Clairdale se dressaient en effet une série de bâtiments. L’endroit était stupéfiant. Une épaisse forêt de pins entourait les paddocks. Les écuries étaient situées à flanc de colline.

— Laura Fleming ? lança la femme. Je suis Philippa von Bayer.

C’était une grande femme aux longs cheveux blonds et à la mine sévère. Elle approchait de la quarantaine.

— Bonjour, madame. Je vous présente Ted, notre palefrenier en chef, déclara Laura en serrant la main de son interlocutrice.

— Enchantée. Je vous remercie d’avoir accepté de vous occuper d’Indigo. Je suis très inquiète à son sujet. Venez avec moi…

La femme entraîna les jeunes gens vers un grand paddock, derrière la cour principale.

— C’est là qu’aurait dû se trouver votre futur patient ! annonça-t-elle. Mais il refuse d’y aller…

— Pourriez-vous nous parler d’Indigo ? intervint Laura.

— Bien sûr ! Comme vous le savez peut-être déjà, il s’agit d’un hongre de huit ans. C’est un demi-sang. Il a passé l’essentiel de sa vie dans une écurie calme.

— Vous n’aviez aucun problème avec lui ? s’informa Ted. Aucun signe avant-coureur de…

— Aucun, dit Mme von Bayer. À quoi pensiez-vous ?

— Eh bien, après coup, on se souvient parfois de petits comportements qui semblaient anodins, expliqua le palefrenier. Grâce à eux, on peut essayer de remonter à l’origine des soucis du cheval.

— Les soucis n’ont commencé qu’ici, trancha la femme. Et encore, pas tout de suite…

— Ah ? lâcha Laura.

Mme von Bayer secoua la tête et confirma :

— Non, au début, il semblait ravi de gambader dans son paddock. Ce n’est que depuis quelques jours qu’il montre des signes de nervosité tels que… j’ai préféré vous appeler au plus vite.

— Vous avez eu raison, affirma la jeune fille d’une voix confiante. Il ne faut pas laisser les symptômes s’aggraver. Ma mère, qui a fondé Heartland, disait : « Plus tôt on agit, moins on agit… et moins le cheval souffre. »

— Que s’est-il passé précisément ? voulut savoir Ted.

— Il y a quatre jours, je suis venue le retrouver, expliqua la femme. Il m’attendait devant la barrière. Quand j’ai ouvert le passage, il s’est rué en avant. J’ai eu du mal à le retenir. Il avait plus que hâte de quitter son pré. Je l’ai rentré dans sa stalle. Et, le lendemain matin, il a refusé de sortir de l’écurie.

— Vous pensez à une crise d’agoraphobie ? devina Laura.

— Ça ne me paraîtrait pas illogique, admit Mme von Bayer. Il a presque toujours vécu dans un espace confiné. Qu’il ait peur des grands espaces n’aurait rien d’absurde.

— Il n’avait pas de paddock avant de venir ici ? s’étonna Laura.

— En dehors des séances d’entraînement proprement dites, je le faisais travailler deux fois par jour, une demi-heure chaque fois. Il pouvait se dégourdir les jambes. Je ne crois pas qu’il était malheureux ; mais c’est vrai qu’il n’avait pas tout cet espace pour lui…

Les deux jeunes gens se regardèrent.



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